Gérer l’insomnie


« Seul celui qui a vécu la maladie connait le bonheur de l’homme en bonne santé, seul l’insomniaque connait la douceur du sommeil retrouvé » ~ Stephan Zweig.

S’il y a un symptôme récurrent à tous pendant le sevrage de corticoïdes, c’est bien celui des insomnies  et des démangeaisons nocturnes ! Si pour certains c’est la phase d’endormissement qui est longue, la plupart des malades sont largement gênés par des réveils nocturnes réguliers.  Au vu des nombreux témoignages, ces réveils sont souvent enregistrés autour de 2h du matin et s’en suit un épisode d’insomnies de quelques heures durant lequel la plupart des malades se grattent vaillamment. 

QUELQUES PISTES :

  • La  thermorégulation  :

Tout d’abord, on peut incriminer les problèmes de thermorégulation : en effet, beaucoup souffrent de sueurs nocturnes, parfois elles sont si intenses qu’il leur faut changer de vêtements ou même de  draps ! (Ce souci est d’autant plus compliqué à gérer qu’au coucher, souvent, les malades ont au contraire eu très froid !)

Cet « état thermique détraqué » provoque alors de violentes démangeaisons, et si ce n’est pas dû à la transpiration, beaucoup se réveillent en flagrant délit de grattage, les ongles plantés dans la peau !

Il est très difficile, pour la majorité des cas, de contenir ce besoin de grattage, qui peut durer de longues minutes, voire quelques heures.

  • Les glandes surrénales et la production de cortisol :

Comme l’indique le schéma ci contre, on peut faire le parallèle entre le niveau de cortisol  et l’équilibre de notre sommeil. En effet, ce sont les glandes surrénales qui synthétisent et relâchent cette hormone dans le sang, tout comme d’ailleurs l’adrénaline. Et le cortisol  (ainsi que d’autres hormones gluco-corticoïdes) ont un rôle très important dans la régulation des grandes fonctions de l’organisme. Et si la sécrétion de cortisol varie au cours de la journée, sa production est minimale, par exemple, entre 3 et 5 heures du matin, et c’est effectivement du coup un moment de plus grande vulnérabilité de l’organisme. 

  • L’activité nocturne du foie et du poumon :

Il est quasi indispensable de relater ici quelques fondamentaux de la médecine chinoise, qui explique que chaque organe possède un cycle de 2 heures où son énergie est à son potentiel maximum, et lorsqu’un organe est déficient, c’est à ces heures là que certains symptômes peuvent apparaître.

On peut noter dans le cas d’un sevrage,  l’activité des organes foie et poumon, puisque ce sont aux heures de grande activité de ces organes que les malades se réveillent avec toutes sortes de symptômes :

  • entre 1 et 3h, le foie entame son long processus de détoxication : en effet, le foie est une usine à tout faire: il stocke et filtre le sang pour éliminer les déchets, il contrôle les nutriments pour maintenir un taux stable de sucre dans le sang, il épure le cholestérol, il gouverne les muscles et les tendons et communique avec les yeux, les activités mentales, la prise de décision.
  • entre 3 et 5h, ce sont les poumons qui prennent le relais : ils sont chargés de bien répartir l’énergie et le sang dans tout le corps, et approvisionnent tout l’organisme en oxygène. C’est aussi un organe qui gouverne l’énergie et la respiration, le nez et la peau, il commande l’ouverture et la fermeture des pores.

On s’étonnera moins de se réveiller si brusquement alors !     

Il est évident que dormir d’un sommeil profond permet à l’organisme de faire tous ces travaux nécessaires. Sinon, on déplorera une fatigue généralisée, une baisse des défenses immunitaires, des ressources musculaires, articulaires, cardiaques…

QUELQUES AIDES

Si les médicaments basiques de la pharmacopée traditionnelle n’ont pas forcément apporté de solution miracle (antihistaminiques, somnifères ou même anxiolytiques), les malades ont parfois trouvé des remèdes alternatifs, qu’ils utilisent seuls ou combinés, pour tenter de mieux dormir, ou alors au moins d’adoucir un peu ces moments difficiles :

  • Bain aux sels de la Mer Morte, d’Epson, de bicarbonate de soude, d’avoine colloïdal, d’amidon de blé ou de maïs…. 
  • Exercices de relaxation
  • Yoga
  • Hypnose
  • Méditation 
  • Reiki
  • Travail de cohérence cardiaque
  • Méthode Gesret
  • Compléments alimentaire type mélatonine, valériane, passiflore, escholtzia… 
  • Huile de CBD
  • Homéopathie ( arsenicum, sulfur, poumon histamine, apis mellifica, staphysagria, histaminum, pour ne citer qu’eux)
  • ….

…ET QUELQUES FONDAMENTAUX

 En tout état de cause, le temps semble opérer comme le meilleur bienfaiteur tant au niveau cutané que pour retrouver un rythme normal.

Et en attendant que les choses s’apaisent, il est très important de trouver des moments propices au calme et au repos, et cela, dès que c’est possible, en les alternant aussi avec une activité physique régulière.

Car prendre l’air régulièrement, marcher, courir, sauter…. même si cela semble totalement inadapté surtout au début du sevrage, est très important pour garder le moral, synthétiser la vitamine D, remuer sa lymphe et dorloter ses hormones…. on sait depuis longtemps qu’un organe peu sollicité peut s’appauvrir, voire disparaître, et qu’à contrario, un organe longtemps et fréquemment utilisé est amélioré :   la fameuse fonction crée l’organe ! Donc, n’oubliez pas de bouger !

Article rédigé en déc. 2020 par Carole S., en sevrage depuis mars 2019.